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Semaine 4, du 5 au 9 décembre 2022

Public :

  • Les salarié·e·s et bénévoles d’Emmaüs
  • La clientèle d'Emmaüs Mundo

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Notre 4e semaine de résidence s'est concentrée sur la rédaction de dossiers administratifs en vue de demandes de subventions pour la saison 2023-2024.

Le projet s'appelle désormais Labo-Compost !

Ça a été pour nous l'occasion de faire un point sur l'avancée du projet, et de refondre nos envies au vue de nos premiers constats et de nos récentes rencontres.

Cette semaine a été également un temps d'intense de remise en question de nos pratiques artistiques. Comment "faire avec et pour" les participant·e·s sans imposer nos propositions, ni être dans l'instrumentalisation, la réappropriation ou toute forme de manipulation des publics avec lesquels on travaille ? Qu'est-ce que cette pratique qui est la nôtre, à la frontière entre la création artistique et l'intervention ? Quelles enveloppes subventionnent ces projets ? Relève-t-on du champ social, du champ de l'action culturelle, de la création ? Est-on à "classer" dans le champs du spectacle vivant ou bien des arts visuels ?... etc

Outre ces réflexions, cette semaine a compris pour nous deux temps forts.

  1. Une rencontre avec Isabelle Hajek, sociologue, dont les travaux portent notamment sur les initiatives de réemploi dans les quartiers populaires et sur le rôle joué par les femmes. L'investissement d'artistes dans ces initiatives l'intéresse, et Joël lui a parlé du projet Labo-Compost. Elle nous interroge sur nos démarches, nos méthodes, et notre rapport à notre profession.

  2. Le vendredi, un peu perdues, nous décidons de partir en randonnée dans Emmaüs Mundo pour retrouver notre chemin. Cela nous permet d'avancer dans nos questionnement et renouer avec le projet en déliant nos doutes. Nous nous costumons au rayon "vêtement", trouvons une carte IGN dans la section "librairie/papeterie", et glanons des boussoles, gourdes et autres bâtons de marche au "bazar". Puis l'équipée commence ! On se déplace dans le magasin, faisant des boucles dans les couloirs, et des pauses dans les différents espaces.

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On construit un feu-lampe au rayon "électroménager" pour mettre en lumière nos problèmes, on s'entraîne dans les canapés du rayon "mobilier" dans des méditations sonore en se lisant au casque des extraits de "Comment s'organiser" de Starhawk, et on bâtit un tertre hiérarchique de nos besoins pour ce projet avec des jeux pour enfants. Sans oublier, bien sûr, un bon repas de randonneuses au refuge-restaurant d'Emmaüs !

Nous utilisons des blocs de construction glanés dans les jeux pour enfants pour rendre plus clairs les liens entre les éléments qui constituent le projet. Cela nous permet de les assembler physiquement de différentes façons. Réflexion et prise de notes autour d'un feu improvisé Le tertre de nos besoins Une soupe chaude nous réchauffe au déjeuner. Un véritable plat de refuge !

Cette déambulation est pensée au départ pour nous-mêmes ; mais au cours de nos pérégrinations, nous croisons des client·e·s d'Emmaüs très surpris·e·s, que notre épopée fait rire ou interpèle. Les salarié·e·s que nous connaissons viennent à notre rencontre, nous posent des questions, n'hésitent pas à entrer dans le jeu.

C'est un moment ludique, et qui nous fait du bien !