
Public :
- Les salarié·e·s et bénévoles d’Emmaüs
- La clientèle d'Emmaüs Mundo
En cherchant notre route dans le magasin d'Emmaüs Mundo la dernière fois, nous avons trouvé de nouvelles directions à notre projet qui nous conviennent mieux ! Et nous avons aussi trouvé Adèle sur notre route, qui nous a rejoint pour cette 5e semaine de résidence.
Quels personnages se cachent dans toutes les personnes interviewées au Labo-Compost ?
Nous avons décidé d'orienter la résidence vers la récolte de récits plus fictionnels en construisant avec les personnes que nous rencontrons des personnages qui seront nourris d'histoires à la fois nourris réelles et inventées. Ces personnages emprunteront le vécu et les affects des personnes qui les font exister, mais aussi de tout ce qui peut stimuler leurs imaginaires (espaces et objets présents au moment de nos entretiens par exemple). Le “compostage” devient alors une sorte de procédé de création des personnages. Qu'est-ce que je garde de moi quand je me résume par le récit ? Comment le mélange avec d'autres récits vient former une nouvelle matière, moduler mon personnage ? Nous nous sommes dit que s'imaginer, c'est se composter : c'est se réemployer, se transformer, dans un écosystème et un endroit d’enrichissement mutuel. C'est sur ces réflexions que nous avons donc commencé cette nouvelle semaine de résidence !
Site Internet = bac à compost ?!
On s'est alors prises à rêver d'un site internet interactif, qui nous permettrait d'accompagner notre résidence de recherche et création. Ce site serait l'espace de rencontre de tous les personnages, le réceptacle de capsules sonores, d'images, d'objets, etc qui permettraient d'alimenter leurs fictions. On imagine un espace où on peut se perdre comme dans la rue, où on peut rencontrer des gens avec des histoires rocambolesques, apercevoir des bouts de leur vie, ajouter des bouts de la nôtre si on veut, et créer un nouveau personnage en mélangeant et modulant les apports des autres.
Cela fait beaucoup d'envies, mais nous n'avons pas les compétences pour mettre tout cela en oeuvre ! Nous nous sommes donc mises à chercher un·e graphiste et un·e développeur·se web pour collaborer avec nous sur le projet. Nous avons reçu plein de réponses et avons hâte de poursuivre l'invention de cet outil avec elles·eux !
Qui est Adèle et qu'est-ce qu'elle vient faire là ?
Nous avions prévu dès le départ d'inviter d'autres artistes à nous rejoindre à différents moments de la résidence. Adèle fait aussi partie du collectif Pieds au Mur, elle est scénographe. N'habitant pas en Alsace, il est prévu qu'elle nous rejoigne de temps en temps, mais pas toutes les semaines, pour se pencher plutôt sur des questions d'espaces, de matérialité des choses (rendre visible le travail d'enregistrements sonore par l'aménagement d'espace, la présence des objets,…).
Ce début de semaine a donc été consacré à lui transmettre le projet, lui faire visiter les lieux, lui présenter les personnes qui nous accompagnent. Puis nous avons imaginé ensemble un temps radiophonique décalé au sein des locaux d'Emmaüs pour que les salarié·e·s puissent la rencontrer, tout en commençant d'introduire nos nouvelles directions pour la suite du projet.
Adèle ?…ou Marie-Ange ?…ou Blanche ?…ou Blanche-Neige ?
Le samedi, nous avons mis en place un plateau radio au croisement des chemins du magasin d'Emmaüs. Chacun·e était invité·e à s'y installer et commençait alors une discussion animée par une journaliste qui avait pour sujet premier “Quand les gens parlent de vous, comment diriez-vous qu'ils vous caractérisent ?". Nous avons alors découvert que la Adèle qu'on avait invitée n'était pas vraiment celle que l'on pensait. Déjà, elle ne s'appelait pas seulement Adèle, mais aussi Blanche, Adèle-Blanche, Marie-Ange, etc. En fonction de la façon dont l'appelaient les gens, elle changeait de nom ! Au fil de la rencontre avec cette curieuse “Adèle”, les participant·e·s volontaires allaient de surprise en surprise. Nous avons ainsi appris qu'elle habitait un petit village en Norvège, qu'elle s'était endormie pendant 4 ans, ou bien encore qu'elle savait conduire un bateau à direction émotionnelle assistée. C'était comme si chaque dialogue faisait naître de nouvelles bribes de sa vie, alimentées par les questions et expériences de vie des autres. Après chaque rencontre, le·la salarié·e d'Emmaüs participant à l'échange allait chercher pour Adèle Blanche un objet dans la magasin. Le choix de ce cadeau était inspiré de la conversation qui venait d'avoir lieu et, chose incroyable, chaque objet lui appartenait ! Adèle Blanche était ravie de les retrouver, après les avoir perdus ou laissés. Ainsi, petit à petit, les couleurs de ces présents venaient prendre place sur le visage et dans l'espace d'Adèle, rendant son personnage de plus en plus tangible, réel.